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J’habite depuis toujours dans des lieux de stockage

Plus que des appartements ou des maisons. (Je n’ai habité que 6 ans dans une maison en même temps). Lorsque j’accompagnais ma petite amie de l’époque, vers 2004, à Angoulême alors qu’elle faisait une résidence et moi de même mais sans grande volonté, nous habitions en haut d’une sorte de tour… à la fin nous étions les seuls résidents et Marie s’était fait voler son vidéo-projecteur. Il régnait une atmosphère étrange, un peu sinistre, dans cette ville pas très étrange et un peu sinistre, quoique nous étions accolés au musée de la bande dessinée, je veux dire qui d’autre peut dire qu’il a vécu dans une tour accolée à un musée ? Mon highlight mondain était d’avoir bu des bières très fraîches sorties du congélo (l’été était hard) en regardant le film de William Klein sur Roland-Garros 1982 avec le bassiste de Liquid Liquid qui était là en résidence aussi. (Ça me ramène à cette réflexion d’une autre ex qui disait que faisait ici du name-dropping sans en faire, étrange réflexion rétrospectivement, soit on fait du name-dropping soit on en fait pas, comme disait Cioran à propos de Henri Michaux soit on prend de la drogue soit on en prend pas – en tout cas on n’en parle pas), bref ça me renvoie à mon fardeau culturel qui est un peu tout ce que j’ai dans la vie, je devais pas me sentir si seul alors… Enfin à l’époque je me disais quand même que le pauvre ça devait lui faire un grand choc de passer de Brooklyn à Angoulême… Je crois qu’à cette époque j’étais dans ma phase de rejet de l’indie-rock et je recherchais des frissons inédits que je trouvais du côté de Black Dice ou Underground Resistance, il n’empêche qu’aujourd’hui mon album préféré reste Under The Bushes Under The Stars de Guided By  Voices, que je n’écoute que très rarement de la techno et que Black Dice est un groupe qui a fini par me lasser. D’ailleurs j’avais été voir Underground Resistance au Rex Club à peu près à cette époque et je n’en grade absolument aucun souvenir, j’avais peut-être trop avant de rentrer dans le club, le fait est que à part DJ Assault et Theo Parrish j’ai peu de souvenirs de soirées en club et que chaque année je faisais une croix sur les soirées en club et que chaque sortie en club ne faisait que confirmer ce choix, ça nous ramène aux questions de classe, à Paris les sorties en club ont toujours de mon vivant été l’apanage de quelques privilégiés ou plus malins ou plus passionnés que moi, plus passionnés que moi par les sorties en club parce que j’aimais beaucoup les sorties de manière générale, ce qui nous ramène à la vie à Paris en 2022 bientôt, à 41 ans bientôt, et que je suis peut-être juste consolé par le fait que je suis peut-être finalement quand même moins con que Alain Paradis et que je vivrais peut-être plus longtemps que lui, si ce n’est déjà fait – par dandysme je ne consulterai pas sa fiche wikipédia. 

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